La tuberculose demeure la maladie infectieuse la plus meurtrière à l’échelle mondiale, avec un impact dévastateur sur les plans sanitaire, économique et social. Au Maroc, la tuberculose demeure un véritable problème de santé publique. L’atteinte pulmonaire est la plus fréquente et entraîne des séquelles cliniquement significatives, même après la fin d’untraitement bien entretenu. Il est primordial de reconnaître ces séquelles pour en évaluer précisément la gravité et planifier le traitement, le cas échéant.

Nous avons analysé rétrospectivement des scanners thoraciques avec injection de produit de contraste de 100 patients ayant des antécédents de tuberculose pulmonaire traitée, à l'exclusion de ceux atteints d'une maladie pulmonaire active. Les résultats du scanner ont été analysés sur la base des séquelles parenchymateuses, trachéo-bronchiques, pleurales, médiastinales et vasculaires.

Les séquelles parenchymateuses comprenaient des fibroses avec distorsion architecturale et perte de volume (89 %), des cavités (20 %) (avec des aspergillomes notés dans 15 % de ces cas) et des tuberculomes (57 %). L'atteinte trachéo-bronchique a été notée sous la forme de bronchectasies (79 %) et de sténoses bronchiques (3%), sans aucun cas de broncholithiases. Les séquelles médiastinales comprenaient la calcification des ganglions médiastinaux (75 %), unemédiastinite fibrosante (1%) sans aucun cas de tuberculose péricardique. Les séquelles pleurales étaient représentées parune pachypleurite (22 %) avec 42% de ces patients présentant des calcifications. Les séquelles vasculaires comprenaient des anévrismes de Rasmussen (4 %), une hypertrophie des artères bronchiques (2 %) et des collatérales bronchiques systémiques chez 1% de nos patients.

La tuberculose pulmonaire a de multiples séquelles graves, nécessitant une attention particulière et un traitement approprié chez les patients symptomatiques. Le rôle du radiologue et de la TDM est primordial et fait partie intégrante de l'évaluation des patients et de la prise de décision.