Objectif
- Préciser le cahier de charge de l'angioscanner thoracique dans l'exploration de l'hémoptysie maladie.
- Préciser l'intérêt de l'embolisation dans le traitement de l'hémoptysie maladie.
Patients et Méthodes
Etude rétrospective descriptive de 30 dossiers de patients ayant bénéficié d’un traitement endovasculaire pour hémoptysie maladie au sein du service de Radiologie du CHU Hassan II de Fès sur une période de 60 mois allant de Février 2018 à Février 2023.
Résultats
L’âge moyen de nos patients était de 46.5 ans avec une nette prédominance masculine (5H/F). 43 % de nos patients avaient un antécédent de tuberculose traitée et 13 % étaient suivis pour tuberculose active au moment de l’admission. 26 % de nos malades étaient tabagiques. L’hémoptysie était de grande abondance dans 53 % des cas et de moyenne abondance dans 47 % des cas. Tous nos malades ont bénéficié d’un scanner avec angioscanner thoracique qui a montré une atteinte du poumon droit dans 46 % des cas, du poumon gauche dans 40 % des cas et une atteinte bilatérale chez 14 % des patients. Des lésions cavitaires ont été décrites dans 63 % des cas avec un diagnostic d’aspergillome dans 43 % des malades. Une hémorragie alvéolaire a été décrite chez 13 % des patients. Des signes d’hypervascularisation systémique bronchique et non bronchique ont été révélés dans 90 % des cas et un faux anévrysme de Rasmussen a été diagnostiqué sur le scanner chez 10 % des malades.
Tous non patients ont bénéficié d’un traitement endovasculaire après un abord artériel fémoral droit. Une sonde Cobra 2 était utilisée chez 93 % des malades pour le cathétérisme. Le recours au microcathéter était nécessaire dans 66.6 % des cas. Les artères bronchiques étaient les plus incriminées dans l’alimentation des foyers d’hypervascularisation soit dans 96.6 % des cas, suivies des artères intercostales dans 56 % des cas. La découverte des anastomoses dangereuses a été notée chez 36.6 % des cas, dominées par le repérage de l’artère spinale antérieure chez 26 % des patients. Des shunts systémo-pulmonaires ont été décrits chez 43.3 % des malades. Un faux anévrysme de Rasmussen était découvert sur l’artériographie chez 23.3 % de nos patients. Les microparticules de calibre variable ont été utilisées comme principal agent d’embolisation dans 93.3 % des cas. L’extinction des foyers d’hypervascularisation était complète dans 40 % des cas et partielle dans 60 % des. Les faux anévrysmes découverts ont été exclus par embolisation dans 85.7 % des cas. Un succès clinique était obtenu dans 86.6 % des cas. Aucune complication significative n’a été notée. La récidive d’une hémoptysie massive après embolisation a été notée chez 13.3 % de nos malades ayant nécessité une ré-embolisation. Tous les patients ayant présenté une récidive avaient des shunts systémo-pulmonaires sur l’artériographie, 75 % parmi eux avaient de multiples pédicules d’alimentation des foyers d’hypervascularisation et une greffe aspergillaire sur le scanner.
Conclusion
La prise en charge de l’hémoptysie est multidisciplinaire centrée sur l’imagerie diagnostique et interventionnelle permettant d’asseoir l’indication de l’embolisation et la réalisation radio-interventionnelle de l’hémostase.