Objectif
Examiner et synthétiser les recommandations actuelles concernant la réalisation de tomodensitométries (TDM) chez les patientes enceintes, en se basant sur les directives de plusieurs organismes de référence dans le domaine de la radioprotection et de la radiologie.
Résultats
1.La réalisation d'une TDM pendant la grossesse doit être strictement justifiée pour assurer que les bénéfices surpassent les risques d'exposition radiologique.
2. L'optimisation du protocole d'examen est essentielle pour réduire au minimum la dose de radiation pour la patiente enceinte et le fœtus.
Conclusion
Introduction Diverses indications cliniques peuvent nécessiter la réalisation d'une tomodensitométrie (TDM) pendant la gestation, notamment en cas de suspicion d'embolie pulmonaire, d'appendicite, d'accident vasculaire cérébral (AVC), ou dans des situations post-traumatiques. Ces circonstances imposent parfois l'exposition à des radiations ionisantes et l'administration de produit de contraste iodé. La maîtrise des recommandations actuelles, la connaissance précise des niveaux d'exposition, ainsi que le respect des obligations et des pratiques optimales sont essentiels. La réalisation d'une TDM chez la patiente enceinte suscite encore de nombreuses préoccupations et interrogations, tant pour les patients que pour les professionnels de santé.
Matériel et méthodes Nous avons effectué une revue de la littérature dans la base de données PubMed, portant sur la gestion des examens TDM chez les patientes enceintes. Les termes de recherche incluaient grossesse, tomodensitométrie, radioprotection, et dose d'exposition. Nous avons également consulté les sites officiels de plusieurs organismes de référence tels que la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'American College of Radiology (ACR), la Société Européenne de Radiologie Uro-Génitale (ESUR), la Société Française de Radiologie (SFR), l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), la Société Française de Physique Médicale (SFPM), et l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), afin de recueillir leurs expériences et recommandations à jour.
Résultats Lorsqu'un remplacement par une modalité d'imagerie non irradiante s'avère impossible et avec l'accord de la patiente, un examen TDM peut être envisagé durant la grossesse, incluant potentiellement l'administration de produit de contraste iodé. Il est primordial de souligner que la justification de l'examen représente l'étape fondamentale et initiale dans ce contexte. Suite à cette justification, il convient d'optimiser le protocole d'acquisition et de mettre en œuvre les bonnes pratiques reconnues par les professionnels de l'imagerie médicale, afin d'informer de manière exhaustive la patiente et de minimiser la dose d'exposition autant que faire se peut. Avec les équipements modernes, un seul passage sur la région abdomino-pelvienne émet une dose inférieure à 50 mGy pour le fœtus. Concernant l'administration d'iode durant la gestation, un risque théorique d'hypothyroïdie chez le nouveau-né est évoqué, bien qu'aucune preuve n'ait été établie à ce jour dans la littérature scientifique.
Conclusion Un examen TDM réalisé pendant la grossesse, à l'exception de l'abdomen pelvien, expose le fœtus à une dose négligeable de radiation (inférieure à 1 mGy). Pour un passage unique sur la région abdomino-pelvienne, la dose reçue par l'utérus demeure généralement inférieure à 50 mGy, sachant que le seuil critique d'exposition est estimé à 100 mGy. Le risque d'hypothyroïdie néonatale consécutive à l'injection d'iode pendant la grossesse n'a pas été démontré à ce jour.