Objectif
Les sarcomes des parties molles (SPM) sont des tumeurs malignes rares, représentant environ 1% des tumeurs malignes de l’adulte. Ils se caractérisent par un polymorphisme clinique et radiologique responsable d’une difficulté et d’un retard diagnostic. Leur prise en charge est difficile et nécessite une concertation multidisciplinaire. L’imagerie et en particulier l’IRM est incontournable dans cette prise en charge sur le plan diagnostic, pronostic et suivi thérapeutique.
Les objectifs de ce travail étaient de déterminer les caractéristiques radiologiques en IRM des SPM et d’évaluer la corrélation radio-histologique des SPM concernant le degré de malignité.
Patients et Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, de 28 patients sur une période de six ans, entre 2015 et 2022, conduite en collaboration entre les services d’imagerie médicale et le service d’orthopédie à l’hôpital universitaire Fattouma Bourguiba de Monastir.
Résultats
L’âge médian de notre population était de 53,4 ans et des extrêmes allant de 22 à 88 ans. On note une nette prédominance féminine (sexe ratio H/F=1/3). L’apparition d’une tuméfaction était le motif de consultation principal présent 89,3% des patients, avec un mode de début insidieux. Le délai de consultation moyen était de 23 mois. La cuisse était la localisation tumorale prédominante chez nos patients (42,8%). Tous les patients de notre population ont bénéficié d’une IRM pré-opératoire. Les tumeurs sont caractérisées dans la majorité des cas par un hyposignal T1 (78,6%) et un hypersignal T2 (78,6%) avec une hétérogénéité du signal (moins de 50%) dans la plupart des cas. Ces tumeurs se caractérisaient aussi par une complexité architecturale (53,6%) et par la présence de nécrose et /ou d’hémorragie intra-tumorale (75%). On a noté une discrète prédominance de la localisation superficielle par rapport à celle profonde (57%) avec des marges tumorales mal définies dans environ 50% des cas avant et après injection du gadolinium avec présence d’une capsule périphérique incomplète chez 71,4% de nos patients. Les SPM ont présenté un rehaussement hétérogène, avec des courbes de rehaussement de type 3 et 4 dans la plupart des cas (33,3 et 66,7% respectivement). Concernant l’environnement péri tumoral, la présence d’un œdème péri-lésionnel avait été notée chez 78,6% des cas avec un rehaussement péri-tumoral dans 46,4% des cas. Une restriction de la diffusion a été notée dans 82 ,1 % avec une valeur moyenne de l’ADC calculée à 0,92x10.3mm/s. Concernant l’extension locorégionale, les SPM étaient responsables d’un envahissement vasculo-nerveux dans 21 ,4% des cas, osseux dans 17 ,9% et cutané dans 28,6%. La présence de métastase à distance était rapportée dans un seul cas au moment du diagnostic. Sur le plan anatomopathologique, les SPM de notre population étaient dominés par le sarcome indifférencié qui était présent chez 25%.
Conclusion
Les SPM est un groupe hétérogène de tumeurs de pronostic sombre nécessitant un diagnostic précoce. Le rôle de l’IRM s’avère incontournable dans leur prise en charge permettant d’avoir un diagnostic précoce, d’étudier l’extension locorégionale, de prédire le degré de malignité, et de planifier le traitement et le suivi post-thérapeutique.