Mise au point sur les différents types de fistules post radiques, leur fréquence, la relation avec le stade FIGO initial avant la radiothérapie ainsi que les traitements associés

Connaitre leur présentation clinique et les aspects radiologiques essentiellement à l‘imagerie par résonnance magnétique

C’est une étude prospective des patientes ayant un cancer du col traité par radiothérapie et présentant une fistule uro-génitale ou génito-urinaire ou mixte, diagnostiquées par une IRM au sein du série de radiologie de l’institut national d’oncologie, entre janvier 2022 et juin 2023.

Nous avons inclus toute patiente ayant un cancer du col traité ou en cours du traitement, qui présente une fistule uro-génitale ou génito-digestive confirmé à l‘IRM

Nous avons exclu les fistules uro-génitales ou génito-digestives diagnostiquées lors du bilan d’extension avant tout traitement par radiothérapie, ainsi les cas traités par chimiothérapie exclusive. 

Le nombre total des patientes est 30, leurs âges varient entre 34 et 88 ans avec une moyenne de 57 ans. Tous les cancers étaient un carcinome épidermoïde du col.Nous avons noté 13 fistules vésico-vaginales soit 43,3%, 4 fistules cervico-vésicales soit 16.6%, 6 fistules recto-vaginales soit 20% ,5 fistules combinées (3 fistules recto-vagino-vésicales, une fistule vésico-vagino-sigmoïdienne et une fistule vésico-utéro-rectale) soit 16,6%, une fistule vulvo-périnéale (3%) et une autre paramétriale (3%).Avant le traitement radique, 50 % des cas avaient un FIGO initial de IVa, 3% stade IVb, 17% stade IIIc, 17% stade IIIb, 3% stade IIIa et 10% stade IIb.46% des patientes sont traitées par radiochimiothérapie exclusive,  44% par radiochimiothérapie avec curiethérapie et 10% par hystérectomie totale suivie d’un radiochimiothérapie.Les signes cliniques étaient similaires à type de brulures mictionnelles, fécalurie, pneumaturie, et une émission des urines par le vagin ou du rectum.

L’IRM pelvienne était le gold standard pour le diagnostic des fistules. Elle est réalisée après suspicion clinique ou systématiquement dans le cadre du bilan du surveillance post thérapeutique. Un protocole standard de cancer du col est réalisé renfermant des séquences T2 sans saturation de la graisse ( coupes sagittales, coupes axiales fines perpendiculaires à l’axe du col, coupes axiales épaisses arrivant aux hiles rénaux,+/- coupes coronales parallèles à l’axe su col), une séquence de diffusion ainsi que des coupes axiales T1 FAT SAT après injection du GADO.Les séquences clés du diagnostic des fistules uro-génitales et génito-digestives sont représentées par les coupes axiales et sagittales T2 sans saturation de la graisse, qui objectivent le défect pariétal du vagin, la vessie ou du rectum avec des communication des différentes cavités, associés parfois  une pneumaturie des les fistules urogénitales ou mixtes. 

Peu de données sont publiées dans la littérature concernant les complications post radiques du cancer du col. Une étude rétrospective a été réalisée pour évaluer toutes les patientes traitées pour un cancer du col de l'utérus à l'Université du Kentuck entre 1997 et 2010.        Comparativement à à cette étude, on constate la fréquence élevée des fistules post radiques du cancer du col au maroc. D’après notre série, on constate qu’un stade FIGO initial avancé est facteur favorisant (FIGO IVa et IVb représentent 53%). Les fistules uro-génitales constituent la principale forme (60%). La curiethérapie n’augmente pas le risque de fistule par rapport à la radiochimiothéraie exclusive.

Les fistules uro-génitales et génito-digestives constituent une complication non négligeable dans la radiothérapie du cancer du col. La forme uro-génitale notamment vésico-vaginale est le type le plus fréquent et le diagnostic se fait facilement par l’IRM pelvienne. Leur prévention fait appel à la prévention du cancer d col par une vaccination contre le HPV et par un dépistage régulier de la population cible