Objectif
Évaluer l’efficacité et la sûreté de l’embolisation des anévrismes d’hyperdébit des arcades duodénopancréatiques (ADP).
Patients et Méthodes
Étude rétrospective observationnelle bi-centrique incluant tous les patients, ayant eu une embolisation d’anévrismes d’hyperdébit des ADP secondaires à une sténose serrée ou une occlusion du tronc cœliaque par un ligament arqué serré, entre janvier 2015 et janvier 2024. Tous les patients ont eu une tomodensitométrie abdominale dynamique avec injection de produit de contraste avant l'intervention. Une embolisation par voie mésentérique supérieure rétrograde a été réalisée chez tous les patients, moyennant des microcoils et/ou des agents liquides. Aucune revascularisation du tronc cœliaque n’a été tentée ou réalisée. Une imagerie en coupes dynamique avec injection de PDC (IRM ou scanner) de suivi a été réalisée systématiquement à un mois ainsi qu’un suivi clinique et radiologique régulier. Les succès technique et clinique ont été évalués selon les critères de la Société de Radiologie Interventionnelle, et les complications ont été classées comme mineures ou majeures afin d'évaluer la sécurité de la procédure.
Résultats
Durant la période d’étude, 23 patients ont été inclus (âge moyen : 65 ±14 ans, 52% hommes) avec 12 embolisations réalisées en urgence dont 10 pour rupture d’anévrisme et 2 pour douleurs abdominales aigues. Le taux de réussite technique était de 100 %, tous les anévrismes ayant été exclus lors de l'angiographie finale. Le taux de succès clinique était de 87 %, 20 patients n'ayant présenté aucun symptôme après l'intervention. Aucune récidive hémorragique n'a été observée. Des complications mineures sont survenues dans deux cas (migration de microcoils sans conséquences cliniques). Une complication majeure a consisté en un infarctus splénique, nécessitant une splénectomie et une admission en unité de soins intensifs.
Conclusion
L’embolisation des anévrismes d’hyper débit des ADP par voie mésentérique supérieure rétrograde est faisable, efficace et sûre. Une recanalisation endovasculaire ou chirurgicale du TC est inutile compte tenu du taux très faible des complications ischémiques splanchniques.