Objectif
Déterminer les signes IRM qui orientent vers la nature maligne d’une tumeur parotidienne.
Décrire un algorithme IRM simple pour l'approche diagnostique d’une tumeur parotidienne.
Résultats
L’IRM multiparamétrique jour un rôle crucial dans l’approche diagnostique et thérapeutique d’une tumeur parotidienne.
La combinaison des séquences morphologique, la diffusion et l’injection dynamique aide d’abord à évoquer la nature maligne de la tumeur et puis à orienter le type histologique dont certains sont non nécessairement chirurgicales.
Conclusion
Les tumeurs parotidiennes représentent 3% à 6% de toutes les tumeurs de la tête et du cou et dont 80% d'entre elles sont bénignes. La tumeur bénigne la plus fréquente est l'adénome pléomorphe, suivie par la tumeur de Whartin. Les carcinomes mucoépidermoïdes sont les tumeurs malignes les plus courantes, suivies par les carcinomes adénoïdes kystiques. L'IRM multiparamétrique est essentiel dans le diagnostic différentiel préopératoire des tumeurs parotidiennes et pour l'approche thérapeutique, qui diffère en fonction du type histologique et dont le principal objectif est d'assurer une résection oncologique et de préserver le nerf facial.
Les séquences morphologiques sont cruciales pour l’orientation initiale de la nature bénigne ou maligne d’une tumeur parotidienne ; les contours flous, l’infiltration des tissus mous adjacents, les adénomégalies suspectes, l’hyposignal T2 et l’extension péri-nerveuse sont les signes les plus suggestifs de malignité.
L’adénome pléomorphe se caractérise sur les séquences morphologiques comme une masse de forme lobulée, de limites bien définies, en hypersignal T2 franc, qui peut manquer selon la nature fibreuse ou cellulaire de la tumeur, avec une capsule périphérique en hyposignal T2 et de rehaussement intense et hétérogène.
Le signe morphologique qui oriente vers la tumeur de Whartin est l’hypersignal T1 spontané de sa portion kystique après avoir éliminé une cytoponction récente.
Pour la diffusion, c’est l’adénome pléomorphe qui a l’ADC le plus élevé avec un ADC relatif (ADCr) supérieur à 1.3. Au contraire, le lymphome parotidien, qui est une tumeur rare, possède le plus bas ADC avec ADCr inférieur à 0.5.
Pour un ADCr entre 0.5 et 1.3, l’approche diagnostic est basé d’abord sur les séquences morphologiques et sur l’injection dynamique qui détermine quatre types de courbes selon le temps de pic et le Wash-out ratio : le type A ou plateau ascendant oriente vers l’adénome pléomorphe, le type B est en faveur d’une tumeur de Whartin, le type C ou plateau descendant oriente vers la nature maligne de la tumeur et le type D ou l’absence de rehaussement en rapport avec la nature kystique de la masse.