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Objectif

L’histoplasmose disséminée est une infection opportuniste chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Guyane française, d’évolution fatale sans traitement adapté. Son diagnostic est difficile avec une présentation clinique et biologique peu spécifique et des résultats microbiologiques souvent retardés. L’atteinte digestive de l’histoplasmose disséminée est fréquente mais a été peu étudiée à ce jour en imagerie. L’objectif principal de ce travail était de réaliser la première description de l’atteinte intestinale de l’histoplasmose disséminée en tomodensitométrie. L’objectif secondaire était d’évaluer la performance diagnostique du scanner.

Patients et Méthodes

Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective réalisée sur une cohorte de patients adultes infectés par le VIH pris en charge pour un premier épisode d’histoplasmose disséminée en Guyane française. Tous les patients ayant eu une histoplasmose intestinale prouvée et un scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste au moment du diagnostic ont été inclus. La réalisation du scanner plus de 7 jours après la mise en place du traitement antifongique était un critère d’exclusion. Les variables tomodensitométriques ont été recueillies par deux radiologues, un interne et un senior expérimenté en imagerie digestive. La performance diagnostique du scanner a été évaluée en prenant pour gold-standard les résultats mycologiques ou anatomopathologiques de prélèvements tissulaires réalisés par coloscopie ou chirurgie. La corrélation entre le scanner et la coloscopie et la reproductibilité inter-observateur de chaque item tomodensitométrique digestif ont été analysés.

Résultats

Dix-huit patients pris en charge entre octobre 2011 et avril 2023 ont été inclus pour analyse. Un épaississement pariétal intestinal était retrouvé à la TDM chez 17 patients (94%), mesuré à 14 mm d’épaisseur et étendu sur 12 cm de longueur en moyenne, circonférentiel chez 12 patients (71%) et unifocal chez 10 patients (59%). La prise de contraste était homogène (100% des patients) et modérée (94% des patients). Une infiltration de la graisse péri-digestive était associée dans 14 cas (82%). Les principaux segments intestinaux atteints étaient le caecum et le colon droit dans 76% des cas chacun. Les lésions atteignaient plus rarement le colon transverse (18%), le colon gauche (18%), le sigmoïde (24%), le rectum (6%) et la dernière anse iléale (6%). Des adénomégalies abdominales étaient systématiquement retrouvées, nécrotiques dans 28% des cas. Une ascite était présente dans 1/3 des cas. L’étude de la performance diagnostique du scanner avec injection a retrouvé une sensibilité de 0,94, une spécificité de 0,73 et des valeurs prédictives positive et négative de respectivement de 0,85 et 0,89, avec une aire sous la courbe de 0,84 (IC95% 0,66 – 1).

Conclusion

Notre étude apporte une première description de la sémiologie tomodensitométrique de l’histoplasmose intestinale, qui se présente le plus souvent comme un épaississement pariétal colique circonférentiel homogène, uni- ou multifocal, associé à une infiltration de la graisse péri-digestive et des adénomégalies abdominales. Ces signes doivent faire évoquer le diagnostic chez un PVVIH.

Ce travail a-t-il été réalisé dans le cadre d'un Master, M2 Recherche d'Université ou thèse de Médecine

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Résumé suggéré en Radiologie Interventionnelle (RI)

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