Objectif
La pneumocystose est une infection pulmonaire induite par « pneumocystits jiroveci », un champignon ubiquitaire opportuniste, favorisé par un déficit de l’immunité cellulaire. C’est l’infection opportuniste la plus fréquente chez les sujets immunodéprimés et dans certains cas elle constitue une circonstance de découverte d’une infection VIH.
L’objectif de notre travail était d’identifier les présentations tomodensitométriques de la pneumocystose pulmonaire et leurs modalités évolutives.
Patients et Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de radiologie de l’Hôpital Abderrahmen Mami de Ariana (Tunisie) incluant les patients hospitalisés entre 2010 et 2024 et chez qui le diagnostic de pneumocystose a été suspecté sur les données clinico-biologiques et sur les données du scanner thoracique.
Résultats
Le diagnostic de pneumocystose a été suspecté chez 60 patients. Il a été retenu chez 24 patients dont l’âge variait entre 10 et 67 ans. Cette infection était observée essentiellement chez les patients atteints de VIH. D’autres facteurs d’immunodépression ont été notés tels qu’un déficit immunitaire combiné congénital, une néoplasie solide sous chimiothérapie, une hémopathie (leucémie, lymphome), une prise d’immunosuppresseurs à la suite d’une greffe rénale et un traitement par une corticothérapie au long cours.
Les plages d’hyperdensité parenchymateuse en verre dépoli étaient présentes chez tous les patients avec une distribution centrale ou mixte, diffuse ou patchy, prédominant aux lobes supérieurs. Un épaississement des lignes septales et des réticulations intra lobulaires réalisant un aspect en « crazy paving » était le 2ème signe le plus fréquent. La présence de kystes pulmonaires a été observée chez 2 patients, apparus au cours de l’évolution de la maladie.
La présence de condensations parenchymateuses localisées ou bilatérales a été notée dans 50 % des cas.
La présence de nodules et de micronodules parenchymateux en association avec des plages en verre dépoli a été décrite dans 1/3 des cas.
Un pneumothorax compliquant l’évolution de la maladie a été noté chez 2 patients, secondaire à la rupture de lésions kystiques.
Des signes de fibrose pulmonaire ont été notés chez deux patients lors du suivi à 1 mois et à 3 mois.
Conclusion
La pneumocystose pulmonaire est une infection opportuniste qui peut être fatale si non diagnostiquée à temps, d’où l’intérêt de la connaissance de ses aspect radiologiques typiques, atypiques et de ses complications, pour assurer un diagnostic et une prise en charge précoce des patients.