Objectif
- - Connaître les indications de l’IRM mammaire selon les recommandations validées par EUSOMA –ACR-EUSOBI.
- - Connaitre les situations où l’IRM mammaire sera d’une aide pour la résolution de problèmes diagnostiques ou « solving problem ».
Résultats
Les performances diagnostiques de l’IRM mammaire sont aujourd’hui largement validées au vu de sa haute sensibilité et son excellente valeur prédictive négative. Cependant, sa faible spécificité peut conduire parfois à des errances diagnostiques et au surdiagnostic. Pour limiter ces problèmes, Il est admis que l’IRM ne peut en aucun cas précéder le bilan sénologique standard ni remplacer la biopsie d’une lésion suspecte lorsqu’un prélèvement percutané peut être réalisé.
Conclusion
L’IRM mammaire trouve sa place dans certaines situations où elle sera d’une aide pour la résolution de problèmes diagnostiques ou « solving problem ». Elle est justifiée par exemple pour rechercher un primitif mammaire devant une adénopathie axillaire métastatique isolée lorsque le bilan sénologique conventionnel est négatif (Figure 1). D’une part elle est très sensible pour la détection de cancer occulte en mammographie et échographie, notamment lorsqu’il s’agit d'un cancer de localisation très périphérique. D’autre part, grâce à son excellente valeur prédictive négative, une IRM négative peut permettre de sursoir au geste de mastectomie et de réaliser uniquement un curage axillaire.
Pour la caractérisation des microcalcifications, l’apport de l’IRM mammaire est controversé dans la littérature. La mammographie reste toujours l’examen de référence pour juger leur caractère suspect. Si les microcalcifications sont suspectes à la mammographie, une macro-biopsie est indiquée même si on n’a pas objectivé de rehaussement sur l’IRM. Devant des microcalcifications, l’IRM mammaire n’est indiquée que si la biopsie ne peut être réalisée ou bien devant une discordance radio-histologique (Figure 2).
Quant au staging initial du cancer du sein, l’IRM mammaire est supérieure au couple écho/ mammo pour la précision de la taille lésionnelle et pour la détection de la multifocalité et la multicentricité. Elle permet par conséquent d’optimiser la prise en charge et de diminuer le nombre de réinterventions (Figure 3).
D’autres indications de l’IRM mammaire sont aussi validées comme le dépistage des femmes à risque et les cas de discordance radio-histologiques.
Au final, l’apport de l’IRM mammaire dans la résolution des problèmes diagnostiques en sénologie dépend de l’efficacité de l’examen clinique, de la bonne interprétation des données du bilan sénologique conventionnel et de l’indication appropriée de l’IRM mammaire. Sa disponibilité ne doit pas aboutir à des utilisations erronées conduisant au surdiagonstic.