Objectif
Présenter la séméiologie des abcès mammaires, les principaux contexte et diagnostics différentiels. Promouvoir le traitement non chirurgical microinvasif de l'abcès mammaire.
Résultats
Les abcès mammaires surviennent le plus souvent en contexte d'allaitement et plus rarement en post-opératoire, sur galactophorite chronique ou chez l'adolescente. Le traitement non chirurgical comprend une antibiothérapie associée à une ou plusieurs ponctions percutanées échoguidées sous anesthésie locale, quelle que soit la taille de l'abcès. Une mammographie et échographie mammaire doivent toujours être réalisés à distance de l'inflammation chez les femmes de plus de 35ans pour ne pas méconnaître une lésion tumorale sous-jacente.
Conclusion
Les abcès mammaires sont rares et souvent mal pris en charge par méconnaissance. Ils surviennent souvent en contexte d'allaitement, et plus rarement en contexte post-opératoire, sur galactophorite chronique ou chez l'adolescente. Les patientes présentent une tuméfaction mammaire sensible, avec éventuellement un placard cutané inflammatoire et rarement de la fièvre. Le traitement chirurgical ne doit plus être pratiqué sauf rares cas. Le traitement de référence doit être aujourd'hui le couple antibiothérapie probabiliste (puis adaptée à l'antibiogramme) et la ponction percutanée échoguidée sous anesthésie locale, quelle que soit la taille de l'abcès. Ce geste miniinvasif peut être répété pour plus d'efficacité, tant que l'abcès présente une portion collectée. Il ne laisse pas de cicatrice, est très bien toléré et permet une épargne des antalgiques. En contexte d'allaitement la prise en charge doit être pluridisciplinaire (obstétricien, conseillère en lactation, radiologue) avec des conseils en lactation afin de permettre aux patientes de continuer d'allaiter. Les abcès post-opératoires correspondent parfois à des lymphocèles surinfectées et les ponctions doivent être arrêtées à la disparition des symptômes infectieux. En cas d'abcès sur galactophorite chronique, le traitement est souvent plus prolongé et un sevrage doit être encouragé en cas de tabagisme. Chez l'adolescente, il s'agit souvent de kystes périaréolaires surinfectés, qui peuvent parfois être traités par antibiothérapie seule s'ils sont de petite taille. Le suivi radiologique est hebdomadaire tant que l'inflammation est active avec échographie et éventuelle ponction si l'abcès est toujours collecté. Un bilan sénologique avec mammographie et échographie doit toujours être prévu à distance après disparition des signes inflammatoires, chez les femmes de plus de 35 ans, pour ne pas méconnaître une lésion sous-jacente.