Objectif
- Décrire, iconographie à l’appui, l’aspect IRM sur la séquence 3D FLAIR tardive des principaux diagnostics différentiels de l’hydrops endolymphatique.
- Rappeler l’importance de réaliser un protocole complet d’exploration du labyrinthe membraneux, ne se limitant pas à la seule séquence 3D FLAIR tardive.
- Citer les principales indications de l’IRM du labyrinthe membraneux.
Résultats
- La séquence 3D FLAIR tardive explore le labyrinthe membraneux en mettant en exergue le contraste entre l’endolymphe et la périlymphe.
- Au-delà de l’excès de liquide endolymphatique (hydrops), cette séquence permet de faire des diagnostics différentiels divers se manifestant soit par un défaut de ce liquide soit par un rehaussement pathologique, de la périlymphe ou en dehors de l’oreille interne.
- L’interprétation de la séquence 3D FLAIR tardive ne doit pas être faite de façon isolée.
- Les indications de l’IRM du labyrinthe membraneux sont bien plus vastes que la simple « suspicion de maladie de Ménière ».
Conclusion
La mise au point, au cours de la décennie précédente, de la séquence 3D FLAIR tardive, est considérée comme une des avancées majeures en imagerie tête et cou. Et pour cause, cette séquence a permis d’objectiver, in vivo, une entité anatomopathologique qu’on ne connaissait auparavant que sur des séries autopsiques : l’hydrops endolymphatique.
La démocratisation de cette séquence a permis la réalisation d’études à larges échelles incluant des patients présentant des tableaux cliniques ne se limitant pas à la maladie de Ménière. C’est ainsi que nous avons pu visualiser l’aspect IRM d’autres entités pathologiques touchant le labyrinthe membraneux. Parmi ces entités, on note l’atélectasie vestibulaire. Longtemps considérée comme un « mythe », il est actuellement possible d’objectiver, en IRM, le défaut d’endolymphe, de l’utricule et des ampoules des canaux semi-circulaires, caractéristique de cette maladie. D’autres affections, comme la névrite vestibulaire ou la labyrinthite, vont plutôt se manifester par une asymétrie de rehaussement périlymphatique. Parfois, l’anomalie peut se trouver en dehors de l’oreille interne, c’est le cas du « signe de la fenêtre ronde », témoin fidèle de fistule périlymphatique. Finalement, il est important de savoir que l’amputation du signal périlymphatique n’est pas toujours liée à une dilatation des structures endolymphatiques, mais peut être secondaire à un processus pathologique tumoral, cas du Schwannome intra-labyrinthique, où l’interprétation de façon isolée de la séquence 3D FLAIR tardive peut faire porter à tort le diagnostic d’un « simple hydrops ». La corrélation aux données de l’IRM « classique » du conduit auditif interne permet de redresser le diagnostic.
Ainsi, l’exploration IRM du labyrinthe membraneux n’est pas limitée à la recherche de l’hydrops endolymphatique dans un tableau classique de maladie de Ménière, mais elle concerne également d’autres dysfonctionnements cochléo-vestibulaires avec la possibilité de faire aussi bien le diagnostic de l’hydrops endolymphatique que celui d’entités pathologiques pouvant mimer ce dernier sur les plans, clinique, audiométrique et fonctionnel vestibulaire.