L’insuffisance veineuse génito-pelvienne : challenge pour la radiologie diagnostique et interventionnelle
Axel Bartoli, CHU La Timone -AP-HM, Marseille, France
S’est tenue aujourd’hui une séance pédagogique dédiée à l’insuffisance veineuse génito-pelvienne, reprenant pour « les nuls » mais aussi les plus expérimentés, les expressions cliniques, le rôle de la consultation radiologique et des examens paracliniques ainsi que le traitement et le suivi de cette pathologie. Beaucoup de points clés ont été présentés, confortant la place centrale du radiologue diagnostique et interventionnel dans la prise en charge. Cette pathologie, représente un challenge complexe tant pour la confirmation diagnostique que pour le traitement qui nécessite encore une standardisation des pratiques.
De façon générale 10% des femmes présentent des varices pelviennes sur insuffisance génito-pelvienne, mais seulement 30% d’entre elles sont symptomatiques. Il faut donc parfaitement cibler celles qui présentant des douleurs pelviennes relevant effectivement de l’insuffisance génito-pelvienne notamment par opposition aux douleurs d’endométriose ou adénomyose. L’objectif sera donc de traiter les patientes douloureuses, sans surtraiter ni être délétère pour une anomalie qui reste fonctionnelle. Le Pr. Frandon de Nîmes a pour cela rappelé le rôle primordial de la consultation de radiologie, afin de préciser de type des douleurs, leur évolution, la quantification de gêne quotidienne et l’examen clinique. Celle-ci peut s’accompagner de questionnaires spécifiques, à établir en collaboration avec les équipes de gynécologie. Cette collaboration est nécéssaire pour parfaitement ajuster la prise en soin diagnostique et thérapeutique.
Concernant les explorations paracliniques, l’équipe bordelaise (Drs. Le Bras et Jambon) a insisté sur les zones à explorer en échographie et en IRM pour une évaluation exhaustive de la pathologie. La région rénale et notamment la veine rénale gauche, le pelvis bien sûr, confirmant la présence des varices pelviennes, puis les points de fuite extra-pelviens (vulvaires, périnéaux) et enfin les membres inférieurs. En IRM, le protocole standardisé inclus des séquences T2 axial, T2 STIR, une angioIRM dynamique et des T1FS VIBE avec injection de Gadolinium. Une exploration des veines rénales sont nécéssaires pour rechercher un syndrome de Nutcracker. La discussion a porté sur la possibilité de réaliser un protocole conjoint de l’insuffisance veineuse et d’endométriose dans le même temps, plus long mais englobant les principales causes de douleurs chroniques pelviennes.
Cette séance passionnante a permis de mettre en lumière cette activité en pleine expansion, reliant radiologie diagnostique et interventionnelle et qui présente des résultats très satisfaisants. Cependant, comme s’y attache le club Congestion Pelvienne dirigée par le Dr. Le Pennec, plusieurs thèmes doivent être encore appronfondis notamment les mécanismes physiopathologiques, et une standardisation des indications et du traitement est encore nécessaire. »